Notre enfant est venu au monde le 5 mars 1997, pour notre plus grand bonheur.

Un petit bonhomme avec de beaux yeux bleus et un magnifique sourire. Un enfant gai et  souriant.

Notre vie changea complètement à l’arrivée de ce petit bonhomme… nous le suivions partout dans ses demandes et ses idées.

Très vite il fut le copain de beaucoup de camarades, partageant avec eux des fous rires, des moments tristes aussi : une sorte de confident. Un enfant plein de vie, voulant vivre chaque instant et surtout l’instant présent.

Petit bonhomme généreux qui donnait aux autres de son temps et de ses idées.

Il transmettait aux autres enfants son savoir dans des domaines  de la nature, de la pêche, des animaux et des oiseaux.

Toujours prêt à aider les autres sur leur chemin de vie.

Très coquet il adorait ce vêtir, faire les magasins toujours à l’affut des dernières nouveautés.

Notre fils savait ce qu’il voulait, il détestait l’hypocrisie et le mensonge.

Il souffrait aussi de ces jugements que portent souvent les adultes. L’injustice était pour lui un combat

Par moment la vie lui faisait peur, peur de ce monde… la solitude l’envahissait.

Un petit garçon affectueux et doux.

Nos moments nous les passions ensemble assis sur le canapé.

Il savait mettre dans ses discussions une pointe d’humour qui nous faisait « mourir » de rire.

Il savait s’intégrer facilement dans la vie aussi bien avec les enfants de son âge qu’avec des adultes… il était très intéressé par le vécu et le savoir des autres. Thomas était énormément curieux de la vie.

Ce petit gars plein de vie et de dynamisme remplissait notre vie d’un élan et d’une force incroyable qui nous poussait bien plus qu’à vivre tout simplement.

 Avec lui la vie défilait en alternant des moments de joie, de rigolade mais aussi de peine mais quoi qu’il en soit il était toujours là et bien décidé à nous donner tout son amour.

Plus de vélo qui déraille

Plus d’écouteurs qui braillent

Plus de clous à planter

Plus de cabane à monter

Plus de coups de soleil au bord du lac

Plus de belles carpes à peser dans le sac

Plus de miettes à côté de la table

Plus d’assiette à côté du portable

Plus de café à côté de la tasse

Plus de lacets à côté des godasses

Plus d’habits à côté du grand placard

Plus d’inquiétude lorsqu’ il est tard

Plus de moyenne ni d'heures de colle

Plus de mots à signer pour l’école

Plus de profs pour dire la même chose

C'est pas noir, c’est pas gris, mais c' est pas rose

Maman l'école c est pas fait pour moi

J'apprends rien, je m'ennuie là-bas

A la cantine je mange surtout du pain

Mais j’ai de très bons copains

Je veux une grande ferme sans frontières

Avec plein d'animaux sans une barrière

J'aurai plein d'oiseaux surtout des rapaces

Des chevreuils aussi pour suivre leurs traces

Je me lèverai pour eux, je me coucherai avec eux

C'est tout ce que je veux.

Voilà ce qu'on a plus et qui nous manque

Comme une bonne partie de pétanque

Ca partira à la vitesse d' un vent léger

Celui qui pousse les hommes à partager

Le temps de la culpabilité est passé

La tempête de la colère est retombée

Je vois bien que tu nous guides dans nos choix

Le mieux, le meilleur du bout du doigt

Puis est venu le temps des messages

Comme le font les oiseaux de passage

Ceux que l’on aurait dû comprendre

Ceux que l’on n’a pas voulu entendre

Et c’est pourtant à travers tes paroles

Jetées comme ton sac dans la cour d'école

Que tu nous as annoncé ton départ.

"Je m’ennuie pas mais bon, il se fait tard"

Puis les plumes trouvées sur mon chemin

Le téléphone d 'Eva qui vibre dans sa main

Des texto, des photos, des images

Je sais que tu es là, que tu nous soulages

D’une perte sans égal et avec du courage

Tes parents, tes amis sont en partage

L’autre moitié de mon âme s 'éclaire

De ton sourire et de tes yeux clairs

Aujourd’hui un enfant est heureux de vivre

 C’est grâce à tes poumons qu’il respire

Et peut courir comme toi dans les bois

Car il a aussi ton cœur gros comme ça ...

Merci pour ce que tu nous a donné à vivre

Avec juste 15 pages dans un beau livre

Voici un an jour pour jour que le livre est fini

Ta mère et moi en avons commencé un petit

Un bouquin neuf avec des pages déjà vieillies

Depuis, te voilà tout près, si près de nous

Comme Valentin, Quentin, ici, ailleurs et partout  ...

J’ai écrit ce texte pour le livre, parce que  écrire c'est hurler sans parler. J’ai essayé de peser les mots car ils sont lourds mais notre vie à présent est une vie autrement, rendre visible l'invisible. C’est un résumé  de sa vie, de ses sentiments, jusqu’à l’au-delà  ou seule l’absence physique vous manque car le reste est dans votre cœur .Le don d'organes a été une épreuve mais Thomas est fier de donner la liberté à un autre enfant qui ne l'aurai pas eu. Les enfants n’oublient jamais leurs parents où qu’ils soient !ils n’ont pas été imprégnés des problèmes d'adultes qui font la dureté de la vie .Merci pour cette lecture en espérant que vous y trouverez de quoi allumer la flamme douce de votre bougie. Isabelle et Remi

Portrait et images...